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Des Smart Grids à Paris et dans le Grand Paris


Publié le 09 Octobre 2017



Les besoins en puissance électrique de la métropole parisienne du Grand Paris pourraient croître de 4 000 MW d’ici 2030. Pour faire face à cette augmentation, les Smart Grids sont mises à contribution au travers de multiples projets d’envergure visant à permettre une meilleure gestion du réseau électrique parisien.

Think Smartgrids Grand Paris projets investissements 2030
Vue aérienne de Paris et du Champs de Mars – Crédit photo Miroslav Petrasko en CC

Enedis investira 500 millions d’euros sur 15 ans sur le Grand Paris

Selon Enedis, la partie transport du Grand Paris, avec notamment le Grand Paris Express, représenterait un enjeu de 400 à 500 MW d’ici à 2030, la mobilité électrique sur route est estimée elle à 500 MW supplémentaires, 800 MW sont à prévoir pour les 800 000 nouveaux logements à construire, la partie tertiaire et industrie s’élèverait à 1 300 MW et les nouveaux data-centers à peu près à 1 000 MW. Pour faire face à cette situation, Enedis se prépare ainsi à investir environ 500 millions d’euros par an pendant les 15 ans à venir sur le territoire du Grand Paris.

La reconfiguration en cours de la métropole parisienne donne aussi lieu à plusieurs initiatives autour des Smart Grids.

Un demi-million d’euros investit par RTE pour la modernisation du réseau du Grand Paris

Pour accompagner le développement des pôles urbains et économiques du Grand Paris, RTE a mis en place un plan décennal disposant d’un niveau d’investissement élevé en Île-de-France. Après avoir dépensé 116 millions d’euros en 2013 et 124 millions d’euros en 2014, RTE investira 510 millions d’euros à l’horizon 2020 sur le périmètre du Grand Paris.

Ainsi, les nouveaux postes comme à Asnières et Nanterre sont compacts et insérés en milieu urbain sous forme d’immeuble. Ce mode compact sera systématiquement privilégié à l’avenir. RTE agira également de concert avec les grands aménageurs (Société du Grand Paris, Mobilités Ile-de-France, …). Câbles plus performants, installations permettant de gérer l’intermittence des énergies renouvelables, dispositifs facilitant l’effacement des moyens de consommation au moment de la production de pointe, postes intelligents, accès ouvert aux données… autant d’intelligence renforcée pour maîtriser la consommation d’électricité, voire le recours à de nouvelles infrastructures, pour un coût maîtrisé.

Cordees : un projet de réseau énergétique intelligent à Paris

La ville de Paris et ses partenaires font partie des lauréats de l’appel à projets européen « Actions innovatrices urbaines ». Les 4,3 millions d’euros ainsi alloués par l’Union européenne permettront de concrétiser le premier projet de réseau énergétique intelligent à Paris, dans le quartier Clichy-Batignolles.

Baptisé Cordees (Co-Responsibility in District Energy Efficiency & Sustainability), ce réseau repose sur une plateforme qui consolidera l’ensemble des données énergétiques de 12 programmes immobiliers : consommation, pointes de consommation, production, niveau d’autonomie, capacités de stockage, … « Cette plate-forme, animée par un facilitateur énergétique de quartier, permettra de tester une nouvelle gouvernance collaborative qui implique la co-responsabilité des acteurs engagés dans la performance énergétique », précise la Ville de Paris.

Actuellement en cours de construction, l’éco quartier Clichy-Batignolles sera achevé dans trois ans. Avec ses 3 400 logements, 140 000 m² de bureaux, 38 000 m² d’équipements publics, 31 000 m² de commerces et des espaces de culture et de loisir, le site affiche des objectifs exigeants en termes de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Les performances thermiques des bâtiments permettront déjà de réduire les déperditions de chaleur. Le chauffage et l’eau chaude sanitaire proviendront principalement de la géothermie. L’éclairage public ou la consommation des ascenseurs seront compensées par une production d’électricité issue des 40 000 m² de toitures photovoltaïques réparties sur différents bâtiments.

Le projet Cordees réunit la Ville de Paris, la société d’aménagement de Clichy-Batignolles (Paris Batignolles Aménagement), les cabinets Embix et une autre ville ainsi que l’École des Mines de Paris (Armines ParisTech).

Challenge DataCity à Paris : quatre projets autour de l’énergie

DataCity est un programme d’open innovation créé par NUMA et la Mairie de Paris qui réunit acteurs industriels, startups, et autorités locales. Pour sa deuxième édition annuelle, le challenge DataCity a sélectionné dix projets, dont quatre autour de l’énergie.

  • La start-up danoise Linc, en partenariat avec EDF, a été retenue pour mettre au point un système d’échange d’électricité en minimisant les coûts avec Bouygues Energies & Services et Nexity.

  • Deux startups françaises, Quantmetry et Dataiku, vont développer ensemble un système d’éclairage adaptatif dans les rues afin d’étudier les données de mouvements urbains en partenariat avec Bouygues Energies & Services et SFR.

  • Saagie, pour sa part, travaille sur l’optimisation des besoins en maintenance des infrastructures d’éclairage dans la rue. En collaboration avec Bouygues Energies & Services, la jeune pousse souhaite construire une plateforme de maintenance prédictive qui va permettre de visualiser les dysfonctionnements sur les lampadaires de la ville de Paris.

  • BeeBryte, enfin, propose de réaliser des économies d’énergie dans les bâtiments de la Mairie de Paris grâce à des capteurs et des compteurs.

Ces sociétés ont deux mois pour travailler sur leur challenge avec l’entreprise qui les parraine, et proposer des solutions concrètes aux problématiques soulevées par DataCity. Elles testeront une première version de leur solution dans des infrastructures parisiennes (mairie, crèches, etc.) dès 2017.

EDF et Grand Paris Habitat s’associent pour imaginer des bâtiments intelligents

Grand Paris Habitat, un opérateur dédié à la production de logements et à la revalorisation du patrimoine sur le territoire du Grand Paris, s’est associé avec EDF pour concevoir des bâtiments qui s’appuient notamment sur le développement de réseaux énergétiques intelligents. « Si les uns et les autres peuvent fonctionner séparément, il y a une réelle plus-value à disposer d’intelligence dans le bâtiment pour optimiser l’utilisation de l’énergie, adapter la consommation aux conditions extérieures, intégrer des énergies renouvelables ou maîtriser les pointes de consommation ou de production locale. La combinaison de ces produits permettra de concevoir une offre commune de bâtiment intelligent en proposant des services partagés ou de la mutualisation énergétique ».

ITEMS International pour Think Smartgrids