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Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) : une trajectoire insuffisante pour atteindre la neutralité carbone


Publié le 29 Mai 2020



Le 23 avril dernier, la France a adopté par décret la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028. L’objectif principal du texte est de donner une feuille de route aux pouvoirs publics en termes de gestion d’énergie, aussi bien en métropole que dans les zones non interconnectées (ZNI).

La PPE s’axe particulièrement sur le développement des énergies renouvelables solaires et éoliennes en mer et terrestre. Le texte expose les critères de sûreté énergétique afin de garantir la sécurité d’approvisionnement, évoque la nécessité de favoriser la production d’énergie locale, l’autoproduction et l’essor des smart grids, en s’appuyant notamment sur le développement du stockage de l’énergie.

Des volets sont également consacrés à la stratégie d’expansion de la mobilité propre, à l’optimisation de l’efficacité énergétique et à la réduction de la consommation primaire, aux politiques permettant la baisse du coût de l’énergie, afin de préserver le pouvoir d’achat et la compétitivité des prix de l’énergie, et enfin, une partie est dédiée aux besoins de compétences professionnelles dans le secteur de l’énergie et à l’importance de formations adaptées à ces besoins.

 

Les objectifs de la PPE pour 2023 sont la production de 20,1 GW d’énergie solaire, 25,7 GW d’hydroélectricité, 24,1 GW d’énergie éolienne terrestre, 2,4 GW d’énergie éolienne en mer et 0,27 GW de méthanisation. D’ici 2028, le gouvernement souhaite atteindre entre 102 et 113 GW de capacité renouvelable installée. Concernant le nucléaire, l’objectif est toujours de fermer 14 réacteurs d’ici 2035.

De nombreuses ONG environnementales et des journalistes spécialisés dans les questions climatiques soulignent que la PPE, très centrée sur l’électricité déjà largement décarbonée en France,  ne répond pas suffisamment aux impératifs de baisse des émissions des gaz à effet de serre. Plus d’efforts seront nécessaires, notamment concernant la rénovation des bâtiments et la mutation du secteur des transports, en privilégiant l’électrification des usages, les infrastructures de transport alternatif et le ferroviaire.