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La résilience des réseaux cellulaires en soutien à la résilience des réseaux électriques


Publié le 24 Avril 2025



Dans un contexte d’interdépendance forte entre smart grids et réseaux cellulaire, Enedis en collaboration avec Orange, Nokia, EDF et Wavestone viennent de publier un livre blanc sur la résilience des réseaux cellulaires en soutien à la résilience des réseaux électriques.

L’objectif est d’analyser les opportunités d’un réseau radio basse fréquence (450 MHz ou équivalent) pour offrir une connectivité aux services essentiels, notamment les activités de maintenance et de rétablissement du réseau électrique. La prochaine étape : expérimenter à l’échelle d’un territoire pilote.

Pilotage des parcs EnR et des postes de consommation pour faciliter l’adéquation offre/demande par les agences de conduite (système SCADA), faciliter l’identification de pannes sur le réseau, faciliter les activités de relève et de comptage… la collecte de donnée tout au long du réseau électrique offre de nombreux cas d’usages, à condition de s’adosser à une infrastructure télécom solide et résiliente.

Dans un contexte de non-renouvellement du réseau cuivre et de transition vers un réseau fibre optique (moins maillé en zones rurales et avec des coûts d’extension souvent supérieurs d’un facteur 10 à la mise en place d’une connectivité radio), Enedis s’appuie déjà fortement sur les réseaux cellulaires pour le contrôle de son réseau au niveau des postes moyennes/basses tensions et pour le comptage. Cependant les réseaux cellulaires sont moins résilients dans un contexte de pannes électriques (multipliées par la crise climatique) que les réseaux fibres et cuivres, un enjeu partagé par les opérateurs télécom, cherchant à minimiser les temps d’indisponibilité de leurs infrastructures.

Tout l’enjeu pour Enedis est de déterminer si parmi les solutions technologiques télécoms sur étagère, certaines pourraient répondre à ses exigences métiers :

Il apparaît qu’aucun service télécom sur étagère ne permet de répondre aux exigences posées, Enedis et ses partenaires étudient donc le déploiement d’un réseau privé avec des antennes dédiées utilisant une fréquence basse pour permettre une couverture nationale avec un minimum de points hauts :

Au-delà du contrôle-commande du réseau électrique, le déploiement d’un tel réseau LTE basse fréquence pourrait aussi aider Enedis à :

  • Pallier l’obsolescence de son réseau radio DMR (Digital Mobile Radio) 70 MHz, utilisé pour le pilotage d’organes de manœuvre télécommandé et assurer un contact voix entre les agences de conduite et techniciens sur le terrain
  • Améliorer la disponibilité globale de la chaine communicante pour la remontée de données de comptage de plus en plus complexes (suivi plus fin des courbes de charges, ordre d’effacement) depuis les concentrateurs des postes HTA/BT vers les data center.

Une telle solution est soutenue par des atouts concrets :

  • Des initiatives similaires dans d’autres pays européens
  • Un écosystème dynamique porté par l’association 450 MHz Alliance
  • Une technologie 3GPP mature, pérenne et évolutive
  • Des fréquences 450 MHz permettant une couverture étendue avec peu de points hauts due à une propagation des ondes sur de longues distances et une bonne pénétration à l’intérieur des bâtiments

Mais s’accompagne également de plusieurs défis :

  • Disposer de fréquences répondant au besoin
  • Mettre en place une couverture quasi nationale
  • Jouer la complémentarité réseau public / réseau privé
  • Partager les investissements et l’infrastructure
  • Assurer la résilience même en cas d’évènements électriques majeurs

Pour en savoir plus, consultez le livre blanc disponible ici : https://agurre.fr/sites/default/files/2025-03/Enedis_LB_012.pdf