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COP21 : La place des Smart Grids dans les négociations

Publié le 30 Novembre 2015

La COP21 qui aura lieu en décembre prochain se déroule à un moment crucial de l’histoire de la lutte contre le climat : la prise de conscience de l’enjeu est maintenant largement partagée et les technologies de substitution des énergies fossiles, notamment les Smart Grids, ont fait d’incroyables progrès. Des projets et des démarches Smart Grids sont même explicitement mentionnés dans les « contributions prévues déterminées au niveau national » (CPDN) de plusieurs États. Retour sur les engagements Smart Grids prévus dans l’accord en cours de négociation.

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Un affiche sur le site de la COP21 – Crédit photo : Flickr, Ciau en CC

 

La Conférence sur le changement climatique[1] vise principalement à acter trois grands objectifs :

  • Les engagements et les plans nationaux de réduction d’émissions de CO2 pour la période post 2020.
  • Un accord unilatéral (encore en cours de négociation[2]) qui définira la trajectoire globale des émissions et les mécanismes de vérification et de révision. Ce qui comprend les rendez-vous intermédiaires qui permettront de résoudre les questions qui n’auront pas été résolues. Pour les 195 pays signataires, de nombreux consensus restent encore à trouver.
  • Le financement du Fonds Vert. Ce Fonds a pour objectif de canaliser les financements des pays développés vers des projets d’adaptation et d’atténuation au changement climatique dans les pays en développement.

Un fonds vert et des technologies pour réduire les émissions de GES

Le but fixé par les États est de réussir à financer le Fonds à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Fort de 10,2 milliards de promesses de dons, le fonds est désormais opérationnel et financera des projets dès 2016. Pour le Président de la République, « l’enjeu de la Conférence de Paris n’est pas simplement de fixer des normes, des contraintes, c’est aussi de faire un grand pari technologique et de ne pas avoir peur de partager la technologie. Si les pays ne sont pas convaincus qu’il y aura un nouveau cycle de développement grâce à des technologies que nous pouvons partager, ces pays ne s’engageront pas”. Ce fonds vert devrait financer des projets destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays en développement (transports bas carbone, réductions d’émissions dans les bâtiments, gestion durable des terres et forêts) mais aussi de permettre aux Etats les plus fragiles de s’adapter au changement climatique (résilience renforcée des systèmes d’alimentation, d’eau, de santé, des infrastructures et des écosystèmes). Des projets Smart Grids sont également attendus de voir le jour dans ce cadre.

Les Smart Grids dans les « contributions prévues déterminées au niveau national »

Au 1er octobre, 146 pays (86 % des émissions mondiales) avaient rendu publics leurs engagements nationaux[3]. Ces engagements sont formalisés au travers de « contributions prévues déterminées au niveau national » (CNDP). Il s’agit d’un nouveau type d’instrument dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques[4] (CCNUCC). Il permet aux États de présenter, en amont de la conférence, les efforts nationaux envisagés dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique. Chaque Etat y présente des éléments chiffrés (année de référence, période d’engagement), les méthodologies employées pour estimer les émissions de GES et un calendrier de mise en œuvre.

Alors que certains États se contentent d’énoncer des objectifs très généraux, comme les Etats-Unis et l’Union Européenne, d’autres, principalement les BRICS, décrivent, de manière parfois détaillée, les moyens qu’ils se donnent pour atteindre ces objectifs.

Le Brésil, par exemple, envisage la mise en œuvre de Smart Grids et l’installation de compteurs intelligents. La Barbade et le Cap Vert mentionnent dans leurs CPDN la réalisation de micro grids. Le Cameroun souhaite déployer des mini Smart Grids en zone rurale. Belize, pour sa part, se propose de « mettre à niveau son réseau et ses infrastructures électriques pour en faire un système énergétique plus intelligent, plus unifié et intégré ». L’Île Maurice affiche une « modernisation du réseau national d’électricité grâce à l’utilisation de technologies intelligentes, condition préalable pour accélérer l’adoption des énergies renouvelables ».

Le gouvernement indien revendique « l’un des plus importants programmes d’extension des capacités d’énergies renouvelables dans le monde. Entre 2002 et 2015, leur part été multipliée par six, passant de 2 % à 13 % ». Il mentionne la mise en place d’une National Smart Grid Mission « pour apporter de l’efficacité dans le réseau électrique », ainsi que la création de 100 Villes Intelligentes.

La Thaïlande signale l’existence d’un « plan directeur pour le développement des Smart Grids 2015 – 2036 » mais déplore un déficit de « compétences techniques de haut niveau et les capacités de coordination efficace » pour les mettre en œuvre.

Dans sa contribution (CPDN), le gouvernement chinois s’engage à atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 et à baisser les émissions de CO2 par unité du produit intérieur brut par rapport au niveau de 2005. A l’appui de ces objectifs, il décline toute une série de mesures, qui vont de la réforme du cadre législatif à la construction d’un Smart Grids national. La Chine aurait déjà dépensé 4,3 milliards de dollars dans les Smart Grids en 2013. Un effort qui devrait naturellement se renforcer pour répondre aux enjeux de décarbonisation de son économie et au respect de des objectifs fixés dans le cadre de l’accord de la COP21.

ITEMS International pour Think Smart Grids

 

Crédit photo : Flickr, Ciau en CC

[1] Ciau, Flickr en CC, lien
[2] Site de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, lien
[3] Projet de texte du futur accord qui sera discuté lors de la COP21, lien
[4] Rapport de synthèse sur les contributions nationales (INDC) publié par la CCNUCC, lien
[5] Site de la Convention-cadre des Nations Unies pour le changement climatique, lien

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COP21: The place of Smart Grids in the negotiations

Publié le 30 Novembre 2015

[leap_dropcap style=”style-1″]T[/leap_dropcap]he COP21 summit, to be held in December this year, takes place at a crucial time in the history of efforts to combat climate change: awareness of the issue is now widespread and fossil fuel substitution technologies, including Smart Grids, have made incredible progress. Smart Grid initiatives and projects are explicitly mentioned in the “planned contributions determined at national level” of several states. An overview of the Smart Grids commitments in the agreement under negotiation.

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Poster of the site of COP21 – Photo : Flickr, Ciau in CC

The Conference on climate change aims principally to enact three main objectives:

[leap_ul][leap_li icon=”arrow-circle-right” iconcolor=”#a2b731″]Commitments and national plans for the reduction of CO2 emissions post 2020.[/leap_li][leap_li icon=”arrow-circle-right” iconcolor=”#a2b731″]A unilateral agreement (still under negotiation) which will define the global trajectory of emissions and the mechanisms of verification and revision. This includes the intermediary meeting that will allow the resolutions of the questions that have not been resolved. For the 195 signatory countries, consensus still needs to be found over a number of issues.[/leap_li][leap_li icon=”arrow-circle-right” iconcolor=”#a2b731″]The financing of the Green Fund. The aim of this Fund is to channel funds from developed countries to projects of adaptation and mitigation of the effects of climate change in developing countries.[/leap_li][/leap_ul]

 

A green fund and technologies to reduce greenhouse gasses  

The goal that states have set themselves is to finance the fund to the tune of $US 100 billion a year between now and 2020. With $US 10.2 billion in pledges, the fund is now operational and will be used to fund projects as of 2016. For the French president “the challenge of the Paris conference is not simply to set standards and limitations but also to make a great technological wager not to be afraid to share technology. If countries are not convinced that there will be a new cycle of development thanks to the technologies that we can share, these countries will not get engage”. This green fund should be used to fund projects that are aimed at reducing the greenhouse gas emissions of developing countries (low carbon transport, reduction of emissions from buildings, sustainable management of land and forests) but also to allow to allow the most fragile states to adapt to climate change (reinforced resilience of food production, water, healthcare systems, and infrastructure and ecosystems). Smart grid projects are also expected to emerge in this area.

 

Smart Grids in the « Intended Nationally Determined Contributions (INDCs)»

On 1st October 146 countries (86% of global emissions) had made public their national commitments. These commitments are formalised through “Intended Nationally Determined Contributions (INDCs). This is a new kind of instrument in the context of the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC). In advance of the conference, it allows states to present national plans in the context of efforts to combat climate change. Each state presents budgeted elements (base year reference, period of engagement), methodologies used to estimate greenhouse gas emissions and an implementation schedule.

Whereas certain states, like the United States and the European Union, are content to state very general objectives, others, mainly the BRICS, describe in considerable detail the means employed to achieve these objectives.

Brazil for example plans to implement Smart Grids and the installation of smart meters. Barbados and the Cap Verde mention in their INDCs the implementation of micro grids. Cameroon intends to deploy mini Smart Grids in rural zones. Belize for its part proposes to “upgrade its grid and electrical infrastructure in order to make it smarter, more unified and integrated”. Mauritius has announced “the modernisation of the national grid thanks to the use of smart technologies as a precondition to accelerate the adoption of renewable energies”.

Thailand has announced the existence of a “master plan for the development of Smart Grids 2015 – 2036” but regrets the lack of advanced technical knowhow and coordination capacity” for its implementations.

In its INDC contribution the Chinese government commits itself to reaching the peak of its CO2 emissions around 2030 and to lowering CO2 emissions by units of GDP compared to its 2005 level. In support of these measures China will deploy a whole series of measures ranging from reforming the legislative framework to the construction of a national smart grid. China has already spent $US 4.3 billlion in smart grid investments in 2013. These investments are expected to increase to meet the challenges of a carbon free economy and with respect to the objectives it has set under the COP21 agreement.

 

ITEMS International pour Think Smart Grids